Ouverture de la chasse à la baleine sous couvert scientifique
crédit : copyrights IFAWL'Islande va augmenter ses quotas de pêche à la baleine
L’Islande a repris la chasse à la baleine il y a deux ans sous le couvert de la recherche scientifique. Et depuis août 2003, 62 petits rorquals ont été tués dans les eaux côtières islandaises. Or, ce pays souhaite projet de capture de 100 baleines supplémentaires l'année prochaine.
Ellie Dickson, responsable d'IFAW - le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) - pour les campagnes maritimes, réclame instamment à l’Islande de mettre un terme à la chasse à la baleine : « Nous sommes fortement opposés à la recommandation de l’Institut de recherche marine et nous appelons le gouvernement islandais à ne pas chasser cette année, pas plus que dans l’avenir. Le Ministère prétend que ses recherches permettront de savoir si les baleines endommagent les réserves de poissons, mais les écosystèmes marins sont beaucoup plus complexes que cela, et il n’existe aucune preuve que l’abattage des baleines affectera les quantités de poissons. De plus, il n’existe aucun marché pour la viande. »
En effet, la viande de baleine était en vente dans plusieurs supermarchés et restaurants islandais quelques jours après que le premier cétacé ait été abattu, mais la demande de viande en Islande était si faible que d’énormes stocks sont restés dans les congélateurs.
Une déclaration conjointe des gouvernements anglais, français et allemand a souligné leur « forte opposition » et a appelé l’Islande à abandonné son programme de chasse à la baleine, qui est décrit comme étant d’une « valeur scientifique douteuse ».
Le Japon lance sa campagne "scientifique"
Six navires baleiniers japonais sont partis samedi 21 mai pour une nouvelle campagne de chasse dite "scientifique" dans le Pacifique Nord, qui devrait durer jusqu'au 23 septembre. Objectifs : tuer 260 baleines dont 50 rorquals boréals, une espèce en voie d'extinction, 100 petits rorquals, 50 rorquals de Bryde et 10 cachalots. De plus, cinq petits bateaux de pêche japonais tueront aussi 50 autres rorquals le long des côtes du Nord du Japon.
Les autorités japonaises avaient annoncé en février dernier l'ajout des rorquals boréals à leur programme de chasse en affirmant que la population avait augmenté et était passée de 9.000 à 28.000 baleines en 26 ans depuis que le Japon a stoppé la chasse commerciale.
Lors de sa précédente expédition dans le Pacifique Nord, durant l'été 2004, le Japon avait tué 159 baleines et en avril dernier, dans l'Antarctique, 440 rorquals.
Officiellement, le Japon a stoppé la chasse commerciale en 1988, dans le cadre d'un moratoire international qui avait pris effet en 1986. Pour autant, ce pays poursuit ces campagnes de chasse sous couvert scientifique depuis 1987, exploitant le flou juridique du moratoire à ce propos. A ce titre, Tokyo affirme qu'il s'agit d'étudier l'écosystème marin, déterminant le type de nourriture consommé par les baleines et leur vitesse de reproduction.
Une mauvaise foi qui suscite la colère de nombreux pays
Cette mascarade est dénoncée par de nombreux pays qui, comme le Japon, sont membres de la Commission Baleinière Internationale (CBI).
Ainsi, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou la France notamment dénoncent fermement ces campagnes de chasse.
Le chef du gouvernement australien John Howard a fait parvenir un courrier avec des propos très fermes et menaçants au Premier ministre nippon Junichiro Koizumi.
En effet, un million et demi de touristes affluent chaque année sur le littoral australien pour assister à la migration des baleines, a souligné John Howard, "la preuve évidente du grand intérêt du public pour le bien-être des baleines".
Et la Nouvelle-Zélande, suivie par l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni vont d'ailleurs engager des poursuites judiciaires devant la Cour internationale de justice, la plus haute instance judiciaire des Nations Unies.
"Nous avons de bonnes relations mais il s'agit d'une question sur laquelle nous nous opposons avec le Japon et très fermement. Nous avons de la difficulté à croire que l'abattage de 400 baleines de Minke - et il s'agit de Minke et non de baleines à bosse - soit scientifique !" a affirmé le Premier ministre australien.
Un directeur adjoint à l'Agence nippone des pêches, a assuré que la "position (du Japon) sur la chasse à la baleine à des fins scientifiques ne changera pas simplement parce qu'il y a des pressions étrangères". "La chasse à la baleine fait partie de la culture japonaise", a-t-il ajouté.
Vers la prochaine réunion de la Commission Baleinière Internationale
Le sujet sera au centre des discussions de la prochaine réunion annuelle de la CBI, qui aura lieu du 20 au 24 juin en Corée du Sud. La rencontre sera précédée par plusieurs réunions d'experts commençant dès aujourd'hui. Fin avril, le Consortium de recherche sur les mammifères marins du Pacifique Sud avait estimé que l'intensification de la pêche constituerait "une menace pour la reconstitution des populations de baleines dans le Pacifique Sud". Selon les experts, "le projet japonais est irresponsable et pourrait compromettre l'augmentation des populations et même conduire à la diminution de leurs faibles effectifs".