Seize ans après la marée noire de l'Exxon Valdez, le drame continue
Oiseau après le déversement d'une plate-forme offshore près de St. Johns
crédit : © IFAWSeize ans après la marée noire dévastatrice de l'Exxon Valdez, les déversements illicites et délibérés de pétrole par les navires tuent chaque année des milliers d'oiseaux de mer. C'est ce qu'affirme IFAW (le Fonds International pour la Protection des Animaux – www.ifaw.org). Le nombre d'oiseaux de mer tués chaque année par les déversements et dégazages illicites est supérieur au nombre total d'oiseaux tué par la catastrophe de l'Exxon Valdez.
Récemment, un déversement accidentel d'une plate-forme offshore près de St. Johns, Terre-Neuve, au Canada, a permis de découvrir que les navires qui passaient à cet endroit profitaient de la pollution pour effectuer des dégazages en mer. Lorsque des centaines d'oiseaux de mer ont commencé à s'échouer sur les côtes, des prélèvements et analyses du pétrole trouvé sur ces oiseaux ont permis de déterminer qu'il provenait de neuf sources différentes, toutes distinctes du déversement de la plate-forme.
"Dans les rails de navigation canadiens très fréquentés qui se trouvent au large de Terre-Neuve, tout comme dans d'autres régions à l'environnement sensible, on estime que plus de 300.000 oiseaux de mer sont tués chaque année du fait de déversements de pétrole volontaires," confirme Kim Elmslie, Coordinatrice de campagne d'IFAW Canada.
Au Canada, IFAW collabore avec d'autres ONG et législateurs pour encourager le vote du projet de loi C-15, qui augmente les amendes imposées aux compagnies qui déversent illégalement des déchets pétroliers en mer.
En 1989, la marée noire de l'Exxon Valdez, provoquée par l'échouage de ce navire dans la baie du Prince William, en Alaska, a été la cause de l'une des plus grandes catastrophes environnementales au monde. La marée noire qui s'en est suivie a tué 250.000 oiseaux de mer et des milliers d'autres animaux marins, notamment des loutres de mer, des baleines et des phoques.
A l'époque, l'équipe d'intervention d'urgence d'IFAW a participé au sauvetage et à la réhabilitation de centaines de milliers d'oiseaux de mer mazoutés. Au cours des six derniers mois seulement, IFAW et son partenaire, l'IBRRC (International Bird Rescue and Rehabilitation Centre) ont été appelés pour sauver des oiseaux de mer mazoutés lors de marées noires au
Mexique et au Brésil.
En Afrique du Sud en 2000, IFAW a permis de sauver et relâcher avec succès plus de 18.000 manchots du Cap, espèce déjà sérieusement menacée, lors de la marée noire du MV Treasure.
"Nos océans sont encombrés par la circulation des grands navires qui déchargent souvent illégalement leurs déchets pétroliers en mer, endommageant ainsi les ressources marines et côtières," déclare Helen Dagut, Directrice des Campagnes d'IFAW Afrique du Sud.
En Afrique du Sud, IFAW soutient un certain nombre d'initiatives visant à augmenter la protection des précieuses ressources marines d'Afrique du Sud contre les menaces qui pèsent sur elles, notamment le pétrole. IFAW soutient une proposition pour la désignation d'une Zone maritime particulièrement sensible et d'une Zone spéciale au large des côtes d'Afrique du Sud, afin de restreindre encore les limites sur le dégazage et les rejets d'hydrocarbures, qui sera soumise à l'approbation de l'International Maritime Organisation (IMO). IFAW Afrique du Sud fait également du lobbying pour la ratification d'un certain nombre de traités internationaux afin d'assurer une protection juridique internationale complète pour les ressources maritimes d'Afrique du Sud.
Une étude des principales zones de transit commercial dans les eaux de l'Atlantique Nord est en cours afin de déterminer la portée des dégazages volontaires, leurs effets sur les oiseaux de mer et afin d'encourager l'Europe et le Canada à augmenter leur surveillance et la mise en œuvre de la loi, et d'imposer des peines plus sévères aux pollueurs.
"Si nous avons appris une chose au cours des 16 dernières années depuis la catastrophe de l'Exxon Valdez, c'est que la prévention et l'état d'alerte permanent sont d'une importance primordiale pour l'industrie du transport maritime et les pouvoirs publics devraient assurer que le déversement délibéré de pétrole ne peut pas être toléré" a déclaré Fred O’Regan, Directeur général d'IFAW.